Aquariophilie d'eau douce

La variété noire du Tétra fantôme

Un petit characidé parfait en bac communautaire

Allant du gris au noir intense, les écailles du Hyphessobrycon megalopterus ou Tétra fantôme noir comme il est usage de l'appeler en aquariophilie, sont depuis fort longtemps présentes dans nos aquariums d'eau douce. Ce Characidé de petite taille (5 centimètres pour les grands spécimens) est le parfait poisson tropical pour l'ornement d'un aquarium au biotope amazonien. Il est originaire de plusieurs rios couvrant une large partie du bassin de l'amazone. Son origine géographique varie selon les sources, mais visiblement à l'heure actuelle on en retrouve à l'état sauvage du Brésil où il est signalé essentiellement dans la région du Mato Grosso jusqu'aux rivières claires du Paraguay plus au nord. Il préfère l'habitât et la protection de la végétation aquatique des bords de rive que de s'aventurer en pleine eau au milieu des gros prédateurs.

L'Hyphessobrycon megalopterus est élevé en ferme d'élevage depuis des décennies ce qui a rendu l'espèce tolérante vis à vis des paramètres de son eau. On en retrouve couramment en boutique aquariophile mais la vente de souches sauvages se fait de plus en plus rare. Des sélections humaines ont fait évoluer la nageoire dorsale chez le mâle au fil du temps, lui donnant encore plus d'amplitude. La virgule noire présente derrière l'opercule fait tout le charme de l'espèce mais il faut être vigilant au moment de l'achat à ce que les poissons ne soient pas trop ternes ce qui serait un signe d'une santé défaillante. Des écailles d'un noir intense sont la garantie d'individus sains et ne doivent pas montrer des signes de décoloration avec des tâches suspectes. Ils ne doivent pas avoir le ventre creux, ni nager en surface et sembler apathique . Si le Tétra a des points blancs, le bac est contaminé et le magasin à fuir pour éviter la contagion dans son bac communautaire. Il s'agit d'une espèce robuste mais qui peut-être porteur de maladies comme le Guppy donc la mise en quarantaine est conseillée après l'achat. L'Hyphessobrycon megalopterus peut-être porteur de vers intestinaux, de mauvaises bactéries ou de parasites ou diverses choses indésirables et peu réjouissantes.

Aquarium de Hyphessobrycon megalopterus - La Vidéo montre un bac avec des Tétras en parfaite santé comme en témoigne le noir intense des nageoires

L'aquarium

Comme dit précédemment, la commercialisation à outrance du Tétra fantôme a rendu ce poisson plutôt facile à maintenir et convient bien comme premier poisson à un jeune passionné en aquariophilie. Il n'a guère à se soucier du PH, GH et KH car il fait preuve d'une grande tolérance vis à vis de ces paramètres. Il faut cependant savoir, (vital si on élève une souche sauvage) qu'à l'origine l'Hyphessobrycon megalopterus préfère l'eau douce et légèrement acide. Il faut également planter généreusement son aquarium afin de lui permettre de s'extirper d'un poursuivant un peu trop collant. On peut également mettre quelques racines de tourbière ou de vigne dans son aquarium toujours dans l'idée de lui offrir de quoi se cacher. Il apprécie les plantes flottantes comme les lentilles d'eau ou la Pistia qui lui permettent de se protéger d'un éclairage trop important. Il aime les lumières tamisées et c'est même essentielle si on souhaite avoir des reproductions.

L'Hyphessobrycon megalopterus est un animal pacifique, il peut très bien cohabiter avec un Apisto ou d'autres espèces de cichlidés nains ou plus grands. La présence d'un gros cichlidés facilite la formation d'un banc serré et on y gagne en qualité d'observation. Il est plutôt déconseillé de le faire cohabiter avec un autre banc de characidés si le volume de l'aquarium ne le permet pas (200, 300 litres minimum pour ajouter un banc d'une autre espèce).

Particulièrement vorace, l'Hyphessobrycon megalopterus n'est jamais le dernier à débarquer lors d'une distribution de nourriture. Il avale tout ce qui se présente à lui goulûment. Les petites proies vivantes (vers de vase, daphnies, petits crustacés) sont à privilégier. Avec de bons repas, le Tétra prend ses plus belles couleurs. Si on ne peut pas pour une raison ou pour une autre lui apporter cette saine nourriture, on peut tout à fait lui donner du congelé en quantité suffisante. Pour ce genre d'aliment le surdosage arrive vite ce qui risque de polluer l'eau en nitrites et nitrates. Il est très sensible aux polluants et il est important qu'il vive dans une eau propre et saine. Il faut changer l'eau toutes les semaines et siphonner le sol très régulièrement avec l'aide d'une cloche à vase par exemple.

Reproduction

On différencie le mâle de la femelle Tétra fantôme assez facilement si on est en présence de poissons à l'âge de la maturité sexuelle. La dorsale de ce dernier est plus imposante, monte plus haut et rebique nettement à la fin. Cette nageoire est d'ailleurs pleine d'élégance et participe au charme de l'Hyphessobrycon megalopterus et de son franc succès auprès des aquariophiles. La femelle a elle aussi sa particularité, ses nageoires pelviennes, anales et adipeuse portent un petite marque rouge. Mais attention ça n'est pas un dimorphisme sexuel sûr car cette tâche n'est pas toujours présente chez certaines femelles. Elles sont en règles générales légèrement plus petites que ces Messieurs d'un demi centimètre mais là aussi ça n'est pas un signe distinctif établit pour les sexés facilement. Par contre, elles ont de l'embonpoint comparativement aux mâles plus sveltes. C'est particulièrement visible lorsqu'elles sont gravides en période de reproduction.

En ce qui concerne la reproduction de l'Hyphessobrycon megalopterus en elle même, elle peut-être jugée comme compliquée en aquariophilie. Les femelles sont pourtant assez facilement gravides à savoir porteuses d’œufs. Mais déjà, il est courant que ces œufs ne soient pas fécondés et de plus la prédation des parents est systématique. Il est donc absolument nécessaire d'élever dans un bac à part les œufs et les bébés tétras. Les alevins très petits pourront être nourris avec des rotifères simplement durant les premiers jours de leur existence. Les nauplies d'artémia sont encore trop gros pour la petite bouche des bébés Tétras. On peut également les aider dans leur croissance, en mettant une mousse de Java dans le bac de reproduction. Il s'y installera alors au bout d'un certain temps une micro faune et des micros algues que les alevins se feront un plaisir de manger et qui leur sera bénéfique pour leur santé.