LA METHODE BERLINOISE
Elle doit son nom à Dietrich Stüber et à Peter Wilkens du club d'aquariophile de BERLIN.
Cette technique repose essentiellement sur le duo écumeur/pierres vivantes, mais nécessite aussi un brassage efficace et un éclairage intense. Contrairement à d'autres méthodes, la présence ou nom de sable est tout à fait optionnelle.
Le principe est très simple, l'écumeur débarrasse l'eau des matières organiques (protéines essentiellement) présentent et les pierres vivantes joue le rôle de filtre biologique grâce aux bactéries quelles hébergent. C'est elles qui vont s'occuper du cycle de l'azote.
Il est donc très important de bien dimensionner son écumeur et de s'assurer d'avoir suffisamment de pierres vivantes .
Je citais plus haut que la présence de substrat était optionnelle, cependant lorsqu'elle est présente, elle participe aussi à la filtration biologique. Certain récifalistes installent d'ailleurs un filtre sous sable afin de profiter pleinement de cet auxiliaire. Toutefois, ce n'est pas le procédé le plus utilisé car il ajoute des contraintes (entretien,etc...).
Voilà pour le principe, mais dans la pratique ??
Cette méthode est actuellement la plus utilisée dans le monde de l'aquariophilie marine. Pourquoi ? Tout simplement car elle est assez simple à mettre en œuvre et permet la maintenance, sur plusieurs années, des coraux durs et mous (même les plus difficiles), les invertébrés et bien entendu les poissons.
Concrètement, comment s'y prendre ??
LE BAC :
Pour débuter, on évitera les volumes inférieurs à 100L car l'équilibre sera beaucoup plus difficile à obtenir et à maintenir. Cependant, il existe actuellement des nanos aquariums ou des bacs plus conséquents « clé en mains » vendus dans le commerce qui sont plutôt bien conçus et donne de bons résultats.
L'idéal pour débuter sera un volume de 100 à 300 litres, dont la profondeur sera supérieur à la hauteur (c'est pas une obligation). Il sera équipé d'une surverse en surface qui permettra à l'eau du bac de descendre dans la cuve technique.
La cuve technique se situe en général sous le bac , sa taille varie de 50 à 200 L (voir plus). Elle accueil à minima, la décantation, l'emplacement de l'écumeur, le chauffage et la pompe de remontée qui renverra l'eau dans le bac.
Mais c'est aussi là que trouveront leur place les différents périphériques techniques (réacteurs, pompes doseuse, charbon, etc...) et la réserve d'eau osmosée munie de son osmolateur (système assurant la remise à niveau automatique du niveau de l'eau dans l'aquarium ). Bien entendue, afin d’accueillir tout ceci, vous devrez disposer d'une place conséquente. La cuve technique à elle seule ne pouvant suffire.
LA DECANTATION :
Cette partie, pourra faire l'objet d'un sujet dédié si besoin, il suffit de me le faire savoir.
L'ÉCUMEUR :
Pièce maîtresse de la méthode Berlinoise. Il est chargé de l'épuration par extraction mécanique d’une partie des déchets polluants.
Si le principe de fonctionnement reste complexe ( il fait appel aux propriétés physico-chimiques des éléments) , la mise en œuvre est en revanche très simple. Il s'agit de générer une colonne de bulles d'air et de brasser énergiquement le mélange air/eau de façon à produire de l'écume. Celle-ci est alors de recueillie, chargée des éléments indésirables, dans une coupelle.
L'écumeur extrait activement de l'eau : Les acides aminés, protéines, les graisses, les particules de sédiment en suspension, etc…
Mais il a aussi un inconvénient. Il en fait de même avec les oligo-éléments, l'iode et le plancton. Cependant, dans un aquarium contenant des poissons les avantages restent supérieurs aux inconvénients.
Il est donc très important de bien dimensionner son écumeur en fonction du volume de son bac. Un sur dimensionnement sera privilégié plutôt que l'inverse.
LES PIERRES (ou ROCHES) VIVANTES:
Ce sont les reins de votre aquarium.
D'origine corallienne, ce support calcaire très poreux abrite en surface des colonies de bactéries aérobies et dans leur cœur, des colonies bactériennes anaérobies. Toutes deux permettant au cycle de l'azote de se réaliser.
Elles peuvent provenir du milieu naturel et sont dites «sauvages» ou artificielles (type Aquaroche), mais ces dernières nécessitent obligatoirement d'être « ensemencées » pour être colonisées et devenir vivantes.
Actuellement, dans le but de préserver la nature, de plus en plus de récifalistes privilégient l'utilisation de roches vivantes artificielles colonisées ou l'association pierres vivantes sauvages combinées avec des artificielles neutres ou vivantes (ratio de 50 à 80% possible artificielles/naturelles).
Il faut compter entre 10 et 20 % du poids du volume total du bac en roches vivantes pour la technique Berlinoise.
Attention, ces pierres ne sont pas dites « vivantes » pour rien, elles abritent en plus des colonies bactériennes, tout un monde allant des micro-organismes à de petits invertébrés en passant par des boutures de coraux. Ainsi, comme tout organisme vivant tropical marin, elles craignent le froid, la sécheresse et l'eau douce.
LES POMPES DE BRASSAGE:
Un brassage efficace est un gage de réussite.
On compte au minimum un brassage de 10 à 15 fois le volume du bac par heure. Mais il faut aussi que ce brassage soit bien pensé afin de ne laisser aucune zone morte (dans le meilleur des cas) ou un stricte minimum.
Ces zones non brassées restent le cauchemars du récifaliste car les sédiments s'accumulent et doivent être très régulièrement aspirés (lorsqu'ils sont accessibles).
Afin d'éviter au maximum ce désagrément, les pierres vivantes sont souvent positionnées sur une grille montée sur des petits piliers permettant de les surélevés par rapport au sol. Ce dispositif, simple, autorise ainsi le passage du courant sous les roches et permet d'éviter cette accumulation.
Les courants générés vont permettre une bonne circulation de l'eau qui en traversant les pierres vivantes sera filtrée biologiquement et le mouvement ainsi créé favorisera les échanges gazeux avec la surface.
D'autre part, nombre des futurs pensionnaires coraux, poissons, etc...auront besoin de courant plus ou moins fort.
L'ECLAIRAGE :
Il sera intense !
Composé de lampe HQI, de tubes T5 ou T8 ou de rampe LEDS
10 000 Kelvins sera la moyenne, complété par des températures encore plus élevées avec l'utilisation de lumière bleue actinique ou supra actinique.
Actuellement, les rampes LEDS, très performantes, sont de plus en plus utilisées et plébiscitées par les récifalistes.
Pour conclure :
Cette méthode de maintenance, sera complétée par des changements d'eau hebdomadaire de 5% environ du volume du bac avec un eau préparée à salinité et température égale à celle du bac.
Des contrôles quasi journaliers et rigoureux des paramètres sont une nécessité et l'adjonction de compléments afin de combler les carences éventuelles seront de préférence automatisé pour une plus grande facilité d'emploi, mais ce n'est pas une obligation.
L'utilisation des différents réacteurs, filtres à lit fluidisé et autres, non obligatoires en Berlinois, fera l'objet d'un article à suivre.
Une bonne population de détritivores, escargots, ophiures, oursins, etc... sera d'une aide précieuse et reste incontournable à un bon équilibre de votre bout de récif.
NB : Des nanos bacs récifales « clés en mains » sont disponibles dans le commerce et certain disposent de l'ensemble des éléments incontournables à cette méthode. La cuve technique prenant place, le plus souvent, à l’arrière du bac.
Mais si on opte pour ce type de bac, il faudra être très rigoureux dans la maintenance, la moindre erreur pouvant « crasher » le bac en un seul coup.
A suivre ;)
La méthode Berlinoise
Discussion du forum
La méthode Berlinoise
Réponses
Re: La méthode Berlinoise
Bonsoir Aquastormy !
Merci pour cet exposé très intéressant de la Méthode Berlinoise. Cela donne vraiment envie d'en savoir plus. :-bd
Edit : si tu pouvais mettre en bas de ton texte quelques incontournables à consulter pour approfondir le sujet : ce serait tip - top ! :)
Merci pour cet exposé très intéressant de la Méthode Berlinoise. Cela donne vraiment envie d'en savoir plus. :-bd
Edit : si tu pouvais mettre en bas de ton texte quelques incontournables à consulter pour approfondir le sujet : ce serait tip - top ! :)
Re: La méthode Berlinoise
Merci, intéressant d'avoir une idée du fonctionnement en eau de mer, ça semble tellement compliqué quand on débute avec nos petits amazoniens :D
Alors maintenant, puisqu'il semble y avoir plusieurs méthodes, je me demande quelles sont leurs différences et j'attends la suite :)
Alors maintenant, puisqu'il semble y avoir plusieurs méthodes, je me demande quelles sont leurs différences et j'attends la suite :)
Re: La méthode Berlinoise
Merci pour ces différents exposés.
Débutant en aquariophilie j'aimerais avoir un bac eau de mer plus tard et c'est très instructif de lire tes articles. Concernant la décantation un sujet dédié m'intéresse :). Ma petite contribution avec un article que je trouve très intéressant: http://mars.reefkeepers.net/Articles/BacIdeal/BacIdeal.html
Débutant en aquariophilie j'aimerais avoir un bac eau de mer plus tard et c'est très instructif de lire tes articles. Concernant la décantation un sujet dédié m'intéresse :). Ma petite contribution avec un article que je trouve très intéressant: http://mars.reefkeepers.net/Articles/BacIdeal/BacIdeal.html
Re: La méthode Berlinoise
très interessant, merci ;)
Re: La méthode Berlinoise
D'autres sujets devraient arrivés bientôt, faut juste que je trouve le temps. Mais je reste à votre disposition pour répondre à d'éventuelle question.
@ Fouiny : Tu as vu mon message au sujet des aptazias qui sont présentent dans ton bac récifal?
@ Fouiny : Tu as vu mon message au sujet des aptazias qui sont présentent dans ton bac récifal?
Re: La méthode Berlinoise
oui, je les est quasi toute piqué, je les avais attrapé en achetant des pierres dans un magasin. la mouise :( mais ça va mieux, j'en est quasiment plus :)
Re: La méthode Berlinoise
Impec! Tu as essayé les Wudermanni? Elles sont trés efficaces surtout sur les jeunes pousse d'aptasia. mais comme tout prédateurs naturels, certaines sont...fainéantes et d'autre font un super job! En général ça marche plutôt bien.
Seul soucis, avoir de VRAI Wudermanni! par contre pour faire la différence entre vrai et fausse wudermanni, c'est un peu la loterie car quasi indifférentiables.
Seul soucis, avoir de VRAI Wudermanni! par contre pour faire la différence entre vrai et fausse wudermanni, c'est un peu la loterie car quasi indifférentiables.
Re: La méthode Berlinoise
j'aimerais bien en avoir mais ça coute un peu chère à mon gout.
j'attend de trouver un particulier qui en vends un peu moins chère :)
j'attend de trouver un particulier qui en vends un peu moins chère :)
Re: La méthode Berlinoise
Tout à fait d'accord avec toi!
Comme c'est une espèce qui se reproduit plutôt bien lorsque l'on possède la technique, tu devrait pouvoir en trouver chez des particuliers. En plus, normalement ce seront des vrais.
Tu peux aussi trouver des Lysmata Boggessi, souvent confondues avec des wudermanni et tout aussi efficaces.
Si j'en entends parler dans mes relations je te MP.
Comme c'est une espèce qui se reproduit plutôt bien lorsque l'on possède la technique, tu devrait pouvoir en trouver chez des particuliers. En plus, normalement ce seront des vrais.
Tu peux aussi trouver des Lysmata Boggessi, souvent confondues avec des wudermanni et tout aussi efficaces.
Si j'en entends parler dans mes relations je te MP.
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