Je vous préviens d'avance, ce n'est pas joyeux, mais c'est un passage nécessaire. En effet, qui n'a jamais eu de morts de poissons dans son aquarium ? Que ce soit de vieillesse, d'une maladie ou encore après un combat avec un autre poisson ?
Commençons par la vérification de la mort : Mon poisson ne bouge plus, est-il mort ?
Il y a plusieurs étapes, je parlerais même de protocole :
1/ Ne pas paniquer, jamais, sinon, vous allez faire des conneries.
2/ Examiner le poisson, je vous conseille d'arrêter le filtre et d'attendre 10 min pour éviter tout courant. Vérifiez s'il bouge, au moins les nageoires, vérifiez ensuite ses ouïes, si elles sont immobiles, il y a un problème, le poisson ne respire pas, cela peut être difficile à voir sur les petits poissons, enfin, ne paniquez pas s'il s'agit d'un betta combattant ou des labyrinthidés en général, ces derniers respirent aussi par la bouche.
3/ Dérangez-le, tapotez légèrement sur le bocal (le poisson est mal en point, alors lui déclenche pas une crise cardiaque), créez du mouvement en surface d'eau et enfin, embêtez-le à l'épuisette. S'il-ne-réagit pas, on continue avec :
4/ On le sort de l'eau, et attrapez-le. Un poisson – sauf mort, sauf très malade – réagit instantanément à la sortie de l'eau, il va se débattre.
5/ Regardez ses couleurs, ne regardez pas à l'allumage de l'aquarium, attendez une vingtaine de minutes ( les poissons, dont le betta, ont tendance à blanchir légèrement au niveau de la tête dans l'obscurité), si le poisson est décoloré ou blanc, et ne bouge pas, il est sans doute mort. Un œil vitreux est souvent synonyme de mort.
6/ Mettez dans votre bac d'observation, une plante sous le poisson, si la plante flotte, c'est que le poisson s'est déplacé, il doit donc être vivant. Attention, aussi, certains pensionnaires – comme les crevettes – ont encore des réflexes post-mortem.
7/ Enfin, vérifiez vos paramètres d'eau, et si le poisson est « neuf », l'acclimatation s'est soit mal passé, soit il a ramené une maladie de son ancien bac. En gros, mettez tout le monde en quarantaine.
8/ pour les crevettes, c'est simple, soit elle est repliée vers ses pattes, sa queue et est couchée sur le côté. Soit elle est tendue, sa tête part vers sa queue mais dans le dos ( elle s'étire) et reste couchée sur le côté. Isolez-la dans un verre d'eau, titillez-la, vous ne la verrez pas sauter, mais certaines de ses mandibules et pattes vont la faire tourner en rond, dans un réflexe post-mortem. Elles sont mortes.
Cela m'est arrivé, avec des crevettes Crystal – rouge et blanche, une heure après achat.
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La mise à mort du poisson d'élevage – destiné le plus souvent à la consommation :
Pour le cas de l'abattage des poissons en élevage – qu'ils soient consommables ou non.
Souvent, les poissons sont étourdis avant d’être mis à mort : soit par la concussion (étourdissement percussif entraînant un traumatisme crânien), le gazage ( souvent au CO2) ou par l'étourdissement électrique ( les plus gros poissons, on est d'accord).
La mort se fait par suffocation à l'air libre, par décapitation, par coup de couteau dans le système nerveux ou dans les plus barbares des cas, par découpe du poisson sans étourdissement préalable (lever des filets, découpe de tranches, pour la consommation).
La mise à mort du poisson d'aquarium :
Dans des cas extrêmes, lorsqu'on constate que le poisson est visiblement atteint d'une maladie incurable, que le poisson souffre trop ou qu'il risque de transmettre une maladie à tous les occupants d'un aquarium ( d'où la présence d'un bac hôpital pour l'isolement), l'euthanasie peut devenir un choix – mais comment euthanasier un poisson éthiquement ?
L'euthanasie se fait dans un bas isolé avec l'eau de l'aquarium d'origine, toujours.
Certains aquariophiles décident de ne jamais euthanasier leur poisson, ils préfèrent laisser la nature faire, vous pouvez suivre ce choix ou agir, ce choix se détermine en tenant compte de la qualité de vie du poisson dans ses derniers jours. Que faire dans ce cas extrême de pourriture des nageoires, après une longue médication, par exemple ?

Je vais vous donner les méthodes éthique d'euthanasie du poisson : je réprouve le coup sur la tête, la décapitation ou la chute brutale de température. Ceux qui font ça sont des monstres.
La première – et la seule pour moi – est l'huile essentielle de Clou de Girofle – l'eugénol.
1/ Capturez le poisson et isolez-le dans un autre bac avec de l'eau de l'aquarium.
2/ Introduisez une à deux gouttes d'huile essentielle de clou de girofle (de l'eugénol, toutes les pharmacies en ont) pour l'anesthésier.
3/ À ce moment, vous avez deux choix éthiques : soit l'overdose d'eugénol, soit la mort par l'alcool.
La première est l'overdose d'eugénol, c'est la méthode vétérinaire.
Vous donnez une si forte concentration d'huile de clou de girofle que l'eugénol seul les tuera. C'est une overdose d'anesthésiant. Le poisson en mourra.
La deuxième est l'emploi d'un alcool à grain comme la vodka pour tuer son poisson après anesthésie au giroflier, prenez-le dans une épuisette, mettez-le dans un bac fermé avec 80% d'eau ( eau de robinet) et 20% d'alcool de grain. Le poisson ne se réveillera pas.
En SUISSE :
Le Conseil fédéral suisse a adopté une nouvelle ordonnance sur la protection des animaux qui mise sur «l’information, et la formation des éleveurs et des propriétaires d’animaux », en avril 2008. L'ordonnance est entré en vigueur en septembre 2008, en ce qui concerne les poissons, le poisson rouge étant le premier animal en présence dans les foyers suisse, réglemente que :
« la mise à mort des poissons d’aquarium doit se faire avec le plus de ménagement possible. Les éliminer par les toilettes ou les mettre à mort en les congelant n’est pas permis. Les poissons d’aquarium doivent être étourdis avant la mise à mort. Pour ce faire, il est possible d’utiliser des substances étourdissantes non soumises à ordonnance vétérinaire pour les poissons »
Il est désormais d'usage d'assommer le poisson avant élimination, voire de lui administrer des « substances étourdissantes non soumises à ordonnance vétérinaire » comme l'eugénol.
Voici le texte : http://www.news-service.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/11870.pdf
Au ROYAUME-UNI :
Condamnation d'un Anglais après avoir ingurgité son poisson rouge vivant avec de l'alcool, lors d'un défi publié sur Facebook.
Gavin Hope, un commercial de 22 ans a été condamné à 330 livres d'amende, (380 euros à peu-près), plus les frais de justice élevant l'amende à 800 livres. Il s'était fait filmer lors du réveillon de nouvel an en train d'avaler une pinte de bière épicée de Tabasco, de tequila, d'un œuf frais et de nourriture pour poissons, avant d'engloutir dans la foulée l'animal encore frétillant.
Le juge du tribunal de Gateshead (nord-est de l'Angleterre) a condamné le jeune homme aux termes d'une législation sur la cruauté envers les animaux, et a mis en avant son comportement "stupide".
Au DANEMARK :
Condamnation d'une journaliste pour avoir publiquement empoisonné des poissons rouges avec un shampoing. La journaliste voulait dénoncer les grands industriels et leurs produits toxiques, elle a voulu faire un exemple avec une douzaine de poissons, en versant du liquide dilué dans l'aquarium.
Lisbeth Koelster, de l'émission "Kontant" de défense des consommateurs, avait démontré en novembre 2004 qu'un shampooing anti-pelliculaire, Terva, était si toxique qu'il pouvait tuer des poissons. Quatre jours après, il n'en restait qu'un.
Pour elle, et la chaîne de télévision, l'expérience était concluante. Certes, le shampoing a été retiré de la vente. Pour les aquariophiles, renverser une vingtaine de plaquettes de vers de vase dans son aquarium suffit à tuer ces poissons, pourtant il n'y a pas de produit toxique. Pour un vétérinaire à la retraite, l'étranglement devant tant de stupidité a été si fort qu'il a traîné l’émission devant les tribunaux. Le ministère public a décidé après quatre ans de réflexion d'inculper en octobre dernier la jeune femme, estimant que sa méthode brutale n'était pas nécessaire pour prouver la toxicité de ce shampooing.
Enfin, le dernier sujet : que faire de son cadavre de poisson ?
La loi vous interdit formellement de vous débarrasser du corps de votre animal dans les toilettes, ce qu'on appelle le «largage» (Article L. 226-3 du Code rural). Pas question non plus de le mettre à la poubelle, ni de le jeter dans les égouts ou de l’abandonner dans une mare ou dans une rivière (Article 98 du règlement sanitaire départemental). Vous encourez une amende de 150 € (Article R. 632-1 du Code pénal).
En pratique, les choses sont un peu plus compliquées, car vous ne pouvez être verbalisé que si l’infraction est constatée par un agent de police ou toute personne qualifiée.
Vous pouvez par contre l'enterrer, mais sous certaines règles :
Un vaste terrain dont vous avez la propriété, ni l'usufruit, ni la location.
Au moins à 35m des autres habitations et points d'eau (puits/sources/pompes) – et ce pour tout les animaux (sauf ceux de + de 40kg, vous devez passer par un équarrisseur et la commune qui l’emmèneront au crématorium). Article 98 du règlement sanitaire départemental.
Ne placez jamais le corps dans un sac plastique.
En revanche, de l’envelopper dans un linge ou de l’installer dans une boîte (en bois ou en carton). Vous pouvez également déposer la dépouille à même la terre, on vous conseille de creuser profondément pour éviter tout fouille d'un chat ou d'un chien.
Voilà, maintenant, vous connaissez les règles pour nos amis aquatiques.
Certes, il n'y a que très peu de contrôle, mais si vous les aimez, faites-le dans les règles.
AbyssiaStorm
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Et vous, vous en pensez quoi ?